Accordez-moi, Seigneur, ce vin qui est aussi nécessaire que votre précieux sang. Ce vin, sans quoi, tout ici bas est laid et maussade, ce vin qui rend la vie acceptable, et tolérables les foutus contemporains que vous m'avez données.
Léon Bloy

Ce blog se base sur les travaux de Joseph Bollery et du cher Emile Van Balberghe (+2024). Ce dernier laissera un grand manque parmi les bloyens, lui qui travailla sur Bloy jusqu’à sa mort.

Le Salut par les Juifs

Le Salut par les Juifs
Paris, Librairie Adrien Demay, 1892.




Description :
Volume in-8
IIIpp, 2 feuillets, 132pp. Couverture parcheminée.

Source :
Laquerrière et Bollery, Biblio-iconographie de Léon Bloy (12)

Remarques :

Bollery se trompe en indiquant 143 pages et non 132. Il signale aussi que les exemplaires en bel état sont rares. De fait, le papier est toujours très jauni et la couverture parcheminée a presque toujours mal voir très mal vieilli.

Sujet :

Pamphlet contre l'antisémitisme de son temps, écrit en réaction à la France Juive de Drumont parue 6 ans plus tôt. Il y défend néanmoins une certaine vision de l'antijudaïsme qui aujourd'hui n'est plus comprise (1).

Manuscrits :
/

Exemplaires remarquables :

  • Georges Rémond : envoi
  • Edmond Bigand-Kaire : envoi
  • Georges Vines : envoi sur l'édition originale et envoi sur la seconde édition (avec 2 lettres autographes signées sur ce second exemplaire).
  • Octave Mirbeau : envoi
  • Jean Carriès : envoi (exemplaire présenté sur le blog)

Rééditions :
  • Paris, Victorion et Cie, 1906.
  • Paris, Georges Crès, 1924.
  • Paris, Mercure de France, 1933.
  • Paris, Mercure de France, 1946.
  • Paris, L'Harmattan, 2008.
  • Rennes, La Part Commune, 2009.
  • Paris, Kontre Kulture, 2012.
  • Paris, Salvator, 2016.


(1) à titre personnel, j'aime beaucoup la formulation utilisée par Matthieu Giroux dans un article : antijudaïsme prohébreu.

1 commentaire:

  1. Dans son journal, à la date du 17 mai 1899, Léon Bloy publie la lettre écrite « À un Belge » dans laquelle il précise :

    « [...] Vous avez été mal renseigné. Le Salut par les Juifs – le plus important de mes livres – n'est pas recherché des bibliophiles. Il en est, au contraire, ignoré ou méprisé profondément, ainsi qu'il convient, et rien n'est plus facile que de se le procurer, quand on sait le moyen et qu'on peut sacrifier 2 ou 3 francs.
    Voici la très-sotte et très-déplorable histoire. Le Salut par les Juifs, édité en 92 par un humble marchand de papier devenu éditeur pour ce seul ouvrage dont il espérait quelque succès, n'en eut aucun. Deux cents exemplaires à peine se vendirent ou furent distribués. Un peu plus tard le commerce de vendeur-commissionnaire pratiqué par mon éditeur ne marchant plus, il se vit forcé d'y renoncer et ne garda que le bouillon de mon livre, huit cents exemplaires environ, comptant qu'un jour il trouverait une occasion de s'en défaire avantageusement. Calcul pas trop bête, mais combien onéreux pour moi ! Écoutez la suite. Adrien Demay, tel est le nom de cet éditeur, est devenu plombier. Il met du zinc sur des maisons, pose des tuyaux de gaz, des robinets, installe des appareils de cabinets d'aisances. Le bouillon du Salut par les Juifs, le seul livre du XIXe siècle où il soit parlé de la Troisième Personne divine, est parmi ces ustensiles depuis environ sept ans. Adrien Demay habite Gentilly, 63, route de Fontainebleau. À défaut d'un acheteur en bloc, il vend volontiers ses exemplaires au détail. Mais que pensez-vous de cette misère ? Un tel livre sorti de mon cœur percé, après des maux inouïs et jeté hors de la circulation, enseveli dans la poussière, au milieu des horribles objets d'un commerce ridicule, sans qu'il soit possible de rêver seulement un millionnaire chrétien qui consentirait à changer cela pour quelques centaines de francs !
    Et factus est sudor ejus sicut guttæ sanguinis decurrentis in terram. »

    Léon Bloy, Mon journal, 17 mai 1899, éd. Mercure de France, 1963, p. 291.

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